En l’an 2288 de l’antique calendrier de l’Homme, le système de Sol
est finalement colonisé. Les grandes puissances d’alors délaissent même
les mondes du Berceau de l’Humanité pour aller découvrir d’autres
étoiles.
Les nations comme elles existaient jadis ne sont plus, les humains
s’identifient aux Zaibatsu qui règnent depuis un siècle. Les utopistes
désigneront cette époque du nom de Prospérité œcuménique, mais ceux qui vivent dans cette société globale et mercantile emploient plus volontiers le terme d’ère des Dragons.
Les populations sont rassemblées dans de vastes arcologies où la
nanotechnologie et la robotisation permettent des existences oisives et
consuméristes. L’humain moyen du XXIIIème siècle possède un corps
amélioré par la technologie, ses réflexes sont meilleurs que ceux de
ses ancêtres, tout comme ses facultés cognitives, mais il vit dans un
environnement surprotecteur qui le rend psychologiquement fragile. En
un sens, l’Humanité entame une longue période de déclin en tant
qu’espèce, alors même qu’elle s’estime au-dessus des lois naturelles et
cosmiques.
Les Sept Dragons règnent sur l’espèce, ne tolérant que des
groupuscules de colons aux idées radicales, autour d’étoiles éloignées,
sans contact avec leur société idéale. Les Zaibatsu se livrent une
guerre économique dont le commun des mortels n’a aucunement conscience.
Des flottes robotisées s’affrontent autour de lunes ou de ceintures
d’astéroïdes, pour le contrôle de ressources rares, tel que l’eau ou
certains métaux. Le cynisme étant l’essence même de ces grands groupes
marchands, la mort sous toutes ces formes est médiatisée, exaltant des
populations de colons, également sous contrôle des Zaibatsu.
La Sphère humaine est en expansion constante, des milliers de sondes
automatiques prospectent loin à travers les bras de la galaxie,
utilisant une forme primitive de moteur de saut, tandis que des flottes
coloniales se concentrent sur des planètes riches en ressources. Un
étroit contrôle des moyens de communication permet aux Dragons de
façonner deux peuples totalement différents ; Les Transhumains des
mondes du Berceau, incarnant le peuple consumériste idéal pour les
seigneurs-marchands qui se contentent d’une position officielle de
pourvoyeurs de biens, et les Colons des mondes extérieurs, toujours
avides d’indépendance et approvisionnant les autres planètes humaines
sous la vigilance des Sept Dragons.
Pourquoi une telle société est-elle alors tolérée? Grâce à leur
contrôle de l’information, les Zaibatsu influencent les pensées des
habitants des mondes du Berceau, les persuadant qu’ils sont l’avenir de
l’Humanité, des êtres supérieurs. Pour les mondes extérieurs, la
condition transhumaine est liée aux services rendus aux Dragons. Après
une existence de dur labeur, un colon peut espérer le Retour vers Sol,
une retraite dorée au sein des mondes du Berceau, intégralement
financée par les seigneurs-marchands.
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